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Laboratory Aim Density – L.A.D. 1

PRISME #5 - Projections

Le Laboratory Aim Density* de Prisme#5 est une programmation de 3 séances de films tournés récemment en super 8, 16 ou 35mm et envoyés à notre appel à films.

Chaque année nous recevons de plus en plus de films, 250 en 2022 ! Pour la plupart développés en laboratoire collectif et artisanal. Nous en avons sélectionné dix neuf d’ici et d’ailleurs (Australie, Canada, USA, Mexique, Espagne, Pays-Bas, Belgique, Allemagne, Angleterre…) et chose à laquelle nous sommes très attachés : la grande majorité sera projetée sur support argentique.

Les films du LAD 2022 s’appellent et se répondent autour du mystère des lieux… du lointain vécu et de la disparition des traces.

D’un monde qui, une fois plus petit qu’une bille, ne laisserait que des sensations. Un cinéma sensitif, juste pour le plaisir, celui de l’effleurement des plumes et des vagues sur la plage, de la brûlure des flammes, des couleurs comme des bonbons…

D’une nature qui intrigue toujours d’avantage, dans laquelle si l’on s’y risque, on s’en retourne avec autant de questions. Là les énigmes sont à prendre pour ce qu’elles sont, ils ne faut pas tenter de les résoudre, tout comme les traditions.

Particularité de cette édition 2022, chaque programme sera rythmé d’une pulsation provenant de la trilogie 2022 d’Alexandre Larose (I – II – III), poésie des gestes, ceux de tous les jours, emprunt de la nostalgie à venir, de ce qui était immuable, là, mais un jour ne sera plus… un travail de longue haleine sur la décomposition du mouvement, on n’a jamais autant ressenti l’image-mouvement et l’image-temps réunis sur un même photogramme.

* la « L.A.D » ou Laboratory Aim Density est une bande de film étalon standard de Kodak– représentant des niveaux de densité noir et de blanc, des couleurs et un visage (traditionnellement celui d’une femme) – permettant de contrôler le tirage de copies.

PROGRAMME

Intersection de Richard Tuohy
2021 / 16mm / 10’30”

Comme tout film, ce film est un enchaînement constant de petites collisions.

 

Erde im Mund (Earth in the mouth) de Ewelina Rosinska
2019 / 16mm vers DCP/ 20’
A la manière d’un album photo, ce film crée de nouvelles images et relations entre les prises, reconstituant un voyage d’impressions où les contours du monde ondulent. Dans une séquence sensuelle, les images recherchent librement les histoires qui forgent des vies – la foi, le patriotisme, l’anarchie, le tourisme en Pologne et Allemagne, des retours, des arrivées, des esquisses de la vie quotidienne au Portugal, des gestes et moments en provenance du Brésil et de la Grèce. Filmé en 16mm, en sept chapitres.

Train Song de Yanbin Zhao
2021 / 16mm vers vidéo / 3’30

Entourant un monument caché honorant les travailleurs immigrés chinois à côté d’une voie ferrée située à Canyon Country, en Californie, Train Song adopte un matériau réfléchissant pour déformer l’image de la voie ferrée, comme une approche pour conjurer les esprits invisibles de ce paysage apparemment tranquille, appelant à se souvenir des travailleurs chinois américains par le biais d’une expérience audiovisuelle méditative.

I. de Alexandre Larose
2021/Super-8 vers 35mm/15′
Cette série de trois œuvres s’inscrit dans le projet “scènes de ménage”, un corpus en développement. Il s’agit d’un ensemble de vignettes, de tableaux cinématographiques, construits autour de la gestuelle répétée du quotidien de mes parents. Je présente ces scènes tantôt comme plans-séquences, tantôt comme succession de plans découpés. Certaines ne mettent en scène qu’un seul parent, avec une emphase particulière sur la façon dont il/elle négocie l’espace domestique. Avec ces tableaux, imaginés dans divers environnements et par un traitement spécifique au médium, je travaille à révéler la singularité des lieux, du mouvement des figures et du rapport entre les deux.

Potemkin Piece de Justin Clifford Rhody
2021 / 35mm / 1’14

Une déconstruction/destruction collective d’une bande-annonce 35mm du Cuirassé Potemkine (1925) de Sergeï Einsenstein, créée par correspondance durant le confinement par environ 100 participants. Chaque personne a reçu une séquence d’une demi-seconde du film à manipuler comme bon lui semble. Une fois renvoyé, les extraits ont été recollés en une nouvelle séquence, résultant en une bande-son hasardeuse des pistes optiques recomposées.

Instant Life de Anja Dornieden, Juan David González Monroy, Andrew Kim
2021 /16 mm / 26’50
Les trois films que vous verrez sont des reproductions plan par plan du film-compilation Instant Life (1981). Chaque film dans Instant Life (1981) était un remake d’un film antérieur aussi nommé Instant Life (1941). Le premier Instant Life (1941) est un film unique, pas une compilation.
En 2017, nous avons décidé de recréer Instant Life (1981). Nous n’avons pas essayé de recréer Instant Life (1941) car cet Instant Life là est perdu. Instant Life (1941) était un film muet accompagné de musique live. Après la séance, le public recevait une énigme imprimée. Instant Life (1981) est un film sonore. L’énigme fait partie du film. Nulle réponse à l’énigme n’existe.