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Images vibrantes

Exposition cinétique et photographique

PRISME prolonge son exploration des pratiques argentiques actuelles par de l’image fixe et une sculpture cinétique.
6 artistes qui revisitent des découvertes techniques, que ce soit du pré cinéma ou des débuts de la photographie, démontrant qu’on peut puiser dans le passé un potentiel d’innovation sans cesse renouvelé.

Avec son installation « Persistance Reptilienne » -qui évoque un zootrope ou autre praxinoscope – l’artiste Liz Rácz créé, à partir d’une centaine de sculptures miniatures, l’illusion d’une vie grouillante.

Dans leurs séries d’images photographiques, 5 artistes contemporains s’approprient des techniques de prise de vue qui nous rappellent aux procédés anciens – le sténopé (Nicolas David) qui emprunte à la camera obscura connue depuis l’antiquité, aux origines de la reproduction des images ; ou la trichromie (Clément Darrasse) qui marque le début de la quête de la reproduction des couleurs.

Des images analogiques qui explorent l’émulsion photosensible – par des tirages à la gomme bichromatée (Charlotte Le Bec), procédé très employé par le 1er mouvement de l’art photographique, le pictorialisme, ou par des radio-photographies argentiques (Carole Thibaud) ; et expérimentent l’altération de la surface photochimique, photogrammes immobiles de bandes annonce 35mm compostées (Antoine Ledroit et Thomas Chatard).

Avec le soutien technique des Docks du Film


Liz Rácz – La persistance reptilienne

Racz_1 - copieInstallation dispositif cinétique strobo-animée
La persistance rétinienne est la théorie qui explique notre perception du mouvement dans le cinéma. Scientifiquement contestée aujourd’hui, elle conserve pourtant une place prépondérante dans le milieu du cinéma.
La persistance reptilienne est une exploration non linéaire du mouvement et de la perception, une animation en trois dimensions qui utilise de la lumière stroboscopique et une centaine de sculptures miniatures.
Cette installation est une réflexion sur la ténacité de fausses croyances, la persistance de mythes difficiles à détruire même face de l’évidence.

lizracz.wordpress.com


Nicolas David – La faille de Nîmes

Castelleras-Nicolas« J’ai lu quelque part qu’on pouvait définir l’image comme le reflet des apparences formé par un système optique, grâce à un support de mémorisation.
Le reflet des apparences ou la curiosité du réel m’a naturellement orienté vers la photographie analogique.
Reproduire cette réalité, la déformer.
A partir du plus simple appareil comme le sténopé, ou d’un système optique plus complexe, ma réalité passe dans un trou de 0,21 mm, ou à travers des lentilles, et vient noircir des grains d’argent. J’aime cette idée.
Le temps de pose est long, j’ai parfois l’impression de filmer des paysages, mais à la différence de tourner en 24 images par seconde, il me faudra 24 secondes pour réaliser une image. La photo est en cours. »


Clément Darrasse – Trichromie

TriFpfff RVB BAT clement« Mes photographies sont issues d’expériences dans lesquelles l’accident prend une place importante. Mon travail est de mettre en jeu ces moments lumineux sans savoir quelle image en découlera. Vu leur complexité ces processus peuvent difficilement être strictement reproduits. L’instant d’apparition dans l’obscurité du laboratoire garde alors un caractère précieux auquel je tiens absolument.
La trichromie est le principe (utilisé notamment en photographie, en cinéma et en télévision) permettant de reproduire un très grand nombre de couleurs à partir de trois couleurs primaires: le rouge le vert et le bleu (RVB). Ce procédé est inventé simultanément par Charles Cros et Louis Ducos du Hauron et mis au point par ce dernier en 1869.
Je créé donc ces images en photographiant mes sujets trois fois avec de la pellicule noir et blanc filtrée par ces trois couleurs. Après développement les négatifs noir et blanc obtenus sont scannés et refiltrés numériquement puis superposés pour obtenir une image en couleur.
Je suis photographe depuis mon enfance, je travaille en argentique.
J’enseigne la photographie et j’habite Chézelles. »

http://clementdarrasse.com


Charlotte Le Bec – Superpositions

johnny - Charlotte2

« Mon travail consiste à une recherche sur le point de vue et sa perception.
J’expérimente une méthode photographique inventée au milieu du XIXème siècle.
Dans cette idée de fabrication d’images artisanales au grain alternatif, j’expérimente des méthodes d’impressions : une envie de donner un autre sens à l’image, j’utilise la « gomme bichromatée ».
Différent de l’argentique, le procédé à la « gomme bichromatée » permet de tirer des images grâce aux UV du soleil. Par cette méthode, je suis à la fois peintre et photographe, je travaille les couleurs des pigments en les additionnant à mon émulsion photographique.(Gomme arabique+ dichromate de potassium)
La composition des images est obtenue par la superposition de chaque couche colorée.
Chacune des couches sont insolées puis dépouillées dans l’eau.
On obtient du négatif, un positif.
Une fois l’image révélée il y a possibilité d’intervenir directement sur l’image au pinceau, et d’en faire une autre interprétation.
Dans cette série, je joue avec les reflets, sur la superposition. Je cherche à troubler l’image à rompre avec la tradition du réalisme photographique et tente plutôt d’exprimer une allégorie. »

www.atelieract3.com


Carole Thibaud – Cristaux liquides

Rayo004-pt - CaroleCristaux liquides est un projet exploratoire qui mélange l’art et la science, la photographie et la recherche avec un regard dirigé vers l’océan. Il s’agit de fabriquer des images argentiques, fixes et en mouvement, et à travers ce medium photochimique, construire et développer une pensée poétique, animaliste et océanique. Pour donner à voir le minuscule, redonner forme et grâce à l’informe et au turpide, jouer avec les proportions, réfléchir sur notre place dans le monde, notre place parmi les 8,7 millions d’espèces qui peuplent la terre, parmi les 2,2 millions d’espèces vivant en milieu aquatique, parmi les 27 500 espèces d’algues, de diatomées et de moisissures d’eau.


Antoine Ledroit et Thomas ChatardIn frames with…

IFW15 - Ant2La série In frames with est constituée de 20 tirages photographiques issus de photogrammes choisis parmi ces bandes-annonces altérées de films de grande distribution. In frames with suspend le mouvement mécanique du projecteur de cinéma qui projette 24 images par seconde pour saisir la matérialité de chaque photogramme qui compose un film, de la couche de chimie qui sert de support à tant de mythes.
S’organise alors la révolte de l’infime pris dans un flux contre le mouvement, contre le défilement continu. In frames with célèbre le détail, le motif et tente de subvertir au passage quelques figures mythiques du cinéma.

http://inframeswith.tumblr.com/