Soirée co-programmée par le Pannonica, Le Lieu Unique et Mire
Pour célébrer les accointances de l’expérimentation en musique et cinéma, trois structures s’associent dans un joyeux exercice de programmation croisée.
Le point de départ – proposé par le Pannonica et le Lieu Unique – : Ghosted, projet musical à la fois éthéré et foisonnant de trois figures de renom de la scène mondiale de l’improvisation à savoir Oren Ambarchi, Johan Berthling et Andreas Werliin.
De là, parmi un vaste panel de possibles, Mire oriente intuitivement sa sélection autour de deux lignes conductrices, celles formelle d’une certaine singularité des dispositifs sonores et visuels et thématique d’états transitoires entre ancrage et élévation.
Une soirée parcourue de mystérieuses apparitions, sillages lumineux et chimères urbaines en apesanteur.
ATTENTION : Programmation modifiée par rapport au dépliant papier – la performance de Joey Alexis Singh & Jim Jasper Lumbera – dont la venue est reportée – est remplacée par celle de Natalia Koziel-Kalliomäki
PROGRAMME :
Warm Data, performance live de Natalia Kozieł-Kalliomäki (CA/FIN)
2023 / 2 projecteurs 16mm + rétroprojecteur /musique de KuuPuu / 23′ / proposé par Mire
« Entrez dans les rues animées de Toronto mises à l’échelle de cette performance de cinéma live élargi, où la narration visuelle se déploie en couches d’informations urbaines enregistrées entièrement sur du film 16mm noir & blanc pour raconter l’histoire de la symphonie urbaine. Intitulée Warm Data, cette performance s’immisce dans les profondeurs du tissu de la métropole, où les dynamiques de la ville donnent leurs pulsations à chaque photogramme, offrant une autre méthode de compréhension à ce qui est d’habitude seulement appris à travers les données quantitatives (cold data). Ici, deux projecteurs 16mm sont liés par un rétroprojecteur à l’ancienne, celui que l’on utilisait à l’école. J’utilise cette machine comme un outil de marionnettiste, où j’anime en rythme des silhouettes pliées de papier qui se font l’écho des formes de la ville. Ajoutant un kaleïdoscope de filtres différents, je remplis les plans simples en noir et blanc de couleurs, textures et motifs hypnotisants. A l’aide de la projection live et de manipulations manuelles, j’orchestre méticuleusement le rythme et la cadence de l’histoire. »
Ghosted – Oren Ambarchi, Johan Berthling et Andreas Werliin, proposé par le Lieu Unique et le Pannonica
« Andreas Werliin, Johan Berthling et Oren Ambarchi sont aujourd’hui des figures culte et reconnues de la musique expérimentale mondiale. Ensemble, ils créent un univers qui conjugue instrumentation épurée et explorations sonores débridées. […] Fort de deux volumes discographiques, Ghosted I & II, le trio se rassemble dans un espace mouvant où se croisent le jazz, la musique africaine, le drone et la musique psychédélique. Façonnée au fil de nombreux concerts, l’incarnation scénique de Ghosted ne cesse de se renouveler, faisant appel aux talents d’improvisateurs des trois musiciens et à une direction musicale dont la concision laisse émerger un groove suprême. »
Thunder de Takashi Ito (JP)
1982 / 16mm / couleur / sonore / 5’ / proposé par BAL
« Femme foudre illuminant la nuit. (Y.G.) »
Ghost de Takashi Ito (JP)
1984 / 16mm / couleur / sonore / 6’ / proposé par Mire
« J’ai fait ce film car je voulais éprouver l’idée d’images flottantes, en apesanteur, qui m’était venu quand je réalisais Thunder. Le film a été entièrement travaillé en image par image avec des longues expositions. J’ai tourné ces images dans le dortoir d’entreprise dans lequel je vivais, au milieu de la nuit, après être rentré du travail, à un moment où j’ai cru que j’allais peut-être mourir de ce qui était devenu mon rythme quotidien : dormir deux heures le matin avant d’aller au travail. » -Takashi Ito
Morphologías fluctuantes performance de Barbara Ghidini, Antonio Bértolo & Alfredo Costa Monteiro, ES
performance d’expanded cinema / 4 projecteurs 16mm / eau, transparence, oscillateurs, cellules photoélectriques, radios / 35’ / proposé par Craterlab
« Et les tours s’écrouleront, présageant de nouvelles chimères.
Cette performance évolue lentement en un triptyque qui, par mouvements de pendules, évoque non seulement une temporalité sans début ni fin, mais aussi un état de transition. Ce mouvement perpétuel révèle des traces de l’activité humaine sous la forme de paysages post-industriels qui n’ont pas survécu aux passages du temps, qui se font les signes d’un changement à venir. Un changement en direction des horizons naturels, qui dans leurs mouvements rectilignes opposés, rappellent la circularité du temps, accentué par la matérialité et la texture des roches qui sont symboles de durabilité et de permanence. Le son, obtenu avec de nombreux oscillateurs connectés à trois cellules photoélectriques, ajoute de subtiles transformations soniques, qui dépendent de chacun de ces mouvements. Le dispositif est utilisé d’une façon qui ne perturbe pas la fluidité des images, ainsi créant une relation délicate et complexe entre ce qui est observé et ce qui est entendu. Et, petit à petit, cette matérialité se dissout, devenant enfin de l’air. »
Billetterie sur le site du Lieu Unique les places partent vite, ne tardez pas !