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L’Audible : Séances d’écoute et projection par Jérôme Noetinger

Dans le cadre des Saisons Partagées du Jardin C et des Cartes Blanches Fabrique, Mire propose une soirée de projection de films et de diffusion de pièces sonores.

En écho à l’Audible festival des Instants Chavirés qui aura lieu les 16, 17 et 18 septembre à Bagnolet, Jérôme Noetinger est invité à concevoir un programme où des pièces de cinéastes font écho à celles de compositeurs.

Une séance fleuve spécialement concoctée pour le Jardin C et son acousmonium de plein air (16 hauts parleurs répartis dans l’espace).

! Replis en cas de pluie : Plateforme Intermedia / la Fabrique

Michael Snow, « Prelude » 00:04:00

Première partie 01:19:19
Christine Mannaz-Dénarié, « L’astrolabe » 00:15:00
Emily Richardson, « Aspect » 00:09:00
Hanna Hartman, « att falla grova trad ar forknippat med risker » 00:08:35
Paul Sharits, « T,O,U,C,H,I,N,G » 00:12:00
Martial Bécheau, « État modifié de conscience » 00:19:44
Carolee Schneemann, « Plumb Line » 00:15:00

Deuxième partie 01:46:11
Aldo Tambellini, « Black out » 00:09:00
Kiko Esseiva, « Pour la naissance d’une brèche » 00:17:25
Hangjun Lee, « The metaphysics of sounds » 00:28:00
Bhob Rainey, « Canopy of Catastrophes » 00:21:39
Alexandra Moralesova, Georgy Bagdasarov, »Rhus typhina » 00:02:44
Hildegard Westerkamp, « Beneath the forest floor » 00:17:23
Cécile Fontaine, « Cruises » 00:10:00

 


Michael Snow, « Prelude » (2000) 35 mm, 4’00 »

« Prelude est un film très court, de deux minutes, où la brièveté autant que la densité sont telles que le spectateur a à peine le temps de comprendre de quoi il retourne que la projection s’achève abruptement. Ainsi que le signale Michael SNOW, la perception a lieu ou bien trop tôt ou bien trop tard. […] Ce qu’il voit ne correspond pas à ce qu’il entend et ce qu’il entend n’est pas en relation avec ce qu’il voit. Lorsque le spectateur est enfin sur le point de comprendre le tour de passe-passe dont il a été la victime, l’on entend une voix off: «Cut! Action!» C’est terminé.» Jacinto Lageira in Parachute, n°103.

Christine Mannaz-Dénarié, « L’astrolabe » (2014) 15’00 »

À l’origine, le Projet No Undo, une performance où pendant cinq heures d’affilée à l’église Saint-Pierre de Firminy (signée Le Corbusier) différents musiciens (Christian Malfray, Jean-François Minjard, Jérôme Montagne, Pierre Faure, Mathias Forge, Hervé Boghossian, Bruno Capelle, Nicolas Dick, Hervé Durand, Jean François Plomb, Jérôme Noetinger) ont investi tout l’espace dans une véritable chaîne électroacoustique. Un moment unique dont Christine Mannaz-Dénarié a tiré la matière pour deux compositions de musique concrète. À l’opposé total de l’idée de documentaire, elle donne une interprétation artistique de l’événement et de sa captation. «L’astrolabe» transforme l’église en un bâtiment spatial et se laisse aller dans le cosmique transcendant l’évènement initial.

Emily Richardson, « Aspect » (2004) numérique, 9’00 »

Aspect a été filmé dans une forêt sur une période d’un an. Utilisant des techniques photographiques comme la prise de vue image par image et des expositions longues sur un seul photogramme, l’année de la forêt est condensée en quelques minutes. Lumière, couleur et ombre voyagent sur sa surface et le film opère un déplacement, de la vision des arbres en tant qu’arbres à celle du mouvement de la lumière et de l’ombre qui rend l’environnement réel abstrait.

Fragments de sons inconscients de la forêts, fourmis dans leur fourmilière, le vent à travers le sol de la forêt, le craquement d’une brindille, sont reconfigurés en une œuvre audio de Benedict Drew, qui articule le film (et la forêt) d’une façon ambigüe et illusoire.ASPECT - 10540

Hanna Hartman, « att falla grova trad ar forknippat med risker » (2006) 8’35 »

Un art du montage et de la décontextualisation, du détail et de l’espace dans une fabrication de correspondances et d’images sonores toutes autant intimistes que paysagères.

T,O,U,C,H,I,N,G 9310Paul Sharits, « T,O,U,C,H,I,N,G » (1968) 16 mm, 12’00 »

Paul Sharits (1943 – 1993) grand maître du clignotement de couleur, et d’un psychédélisme agressif et sans issue. Ce film – avec le poète David Franks dont la voix se fait entendre sur la bande-son – est un mandala ni coupé ni rayé, une fusion de la violence et de la pureté.

Martial Bécheau, « État modifié de conscience » (2012) 19’44 »

Martial Bécheau est un ovni dans le paysage électroacoustique français, plus proche de Jean Dubuffet que de Pierre Schaeffer. ‘État modifié de conscience’ est une quête de la transe et du dépassement, une répétition surprenante qui déborde notre seule écoute, une expérience temporelle qui s’arrête comme si rien n’était arrivé !

Carolee Schneemann, « Plumb Line » (1968-1972) 16 mm, 15’00 »

« Plumb Line » est au centre de la trilogie autobiographique entre « Fuses » et « Kitsch’s Last Meal ». La dissolution d’une relation et son équivalent physique dans la dissolution du film comme matériau amène un certain nombre de permutations ; le 8mm est tiré sur du 16mm, des images en mouvement sont gelées, des cadres surgissent et se dissolvent ; le film se consomme dans les flammes, détruisant ainsi ses images.

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Aldo Tambellini, « Black out » (1965) 16mm, 9’00 »

Pionnier de l’Art vidéo depuis 1967, Aldo Tambellini a dédié son travail aux expérimentations visuelles et cinématographiques (création du cinéma expérimental The Gate, collectif underground Group Center). A la manière de l’action painting, « Black Out » est un crescendo d’images abstraites auxquelles de rapides formes blanches sur fond noir s’ajoute une bande sonore également abstraite. « L’évocation d’un bombardement dans un espace céleste ou un champ de bataille dans lequel des canons tirent sur un ennemi invisible dans la nuit».BLACK OUT - 5387

Kiko Esseiva, « Pour la naissance d’une brèche » (2016) 17’25 »

Musicien autodidacte vivant et travaillant à Lausanne, Kiko Esseiva explore les possibilités poétiques du son enregistré, mêlant supports et technologies, instruments et objets, voix et paysages… « Pour la naissance d’une brèche » est une musique tendue où la pression est toujours rampante et menaçante !

Hangjun Lee, « The metaphysics of sounds » (2007) double 16 mm, 28’00 »

«Ce film, tiré artisanalement avec un agrandisseur photo, a été commencé en septembre 2006 et achevé en juillet 2007.
[…] En utilisant les caractéristiques insolites du médium cinématographique, j’ai mené une réflexion importante sur le son vu et l’image entendue. A partir des motifs sonores dessinés sur les 20 % inutilisés de la bande 16 mm (cet espace servant généralement à l’enregistrement optique), j’ai travaillé l’image et la structure du film. Le fil directeur de cette pièce s’inspire du fossé entre la logique de présonorisation et la logique de reproduction, et la découverte de la collision entre le transfert des formats sur le médium cinématographique. […] »

Bhob Rainey, « Canopy of Catastrophes » (2015-2016) 21’39 »

Saxophoniste iconoclaste que l’on a découvert en 1998 avec le trompettiste Greg Kelley dans le duo Nmperign, Bhob Rainey touche aussi à la composition électroacoustique pour des musiques de spectacles ou de concert et il a collaboré avec Ralf Wehowsky à deux reprises.
Composée en partie dans les studios EMS à Stockholm sur les systèmes Serge et Buchla, Canopy of Catastrophes est une tentative de « sonifier » les rencontres accidentelles de la terre et de météores !

Alexandra Moralesova, Georgy Bagdasarov « Rhus typhina » (2014) 16 mm, 2’44 »

Le Rhus Typhina ou Sumac vinaigrier, est une espèce d’arbre dioïque d’Amérique du Nord, dont les feuilles sont utilisées comme médecine par les Amérindiens. Dans ce film complètement monté à la caméra, Alexandra Moralesova et Georgy Bagdasarov tentent d’appliquer les propriétés de cette plante au développement du film.RHUS TYPHINA - 14063

Hildegard Westerkamp, « Beneath the forest floor » (1992) 17’23 »

« Beneath the forest floor » (Sous le sol de la forêt) est composée à partir de sons enregistrés dans de vieilles forêts de la côte ouest de la Colombie-Britannique. La pièce nous fait traverser la forêt visible, jusque dans son monde d’ombres, son esprit; jusque dans ce qui affecte notre corps, notre cœur et notre esprit lorsque nous faisons l’expérience de la forêt.

Cécile Fontaine, « Cruises » (1989) 16 mm, 10’00 »

CRUISES - 7119CRUISES - 7124Un art du détournement et de la récupération autour du thème de la croisière !

Un film collage en trois parties, entrelaçant des sources cinématographiques de genres et époques variés. Le montage chronologique suit le déroulement dans le temps de la croisière. La bande sonore provient de deux films commerciaux, dont les images d’origine ont été partiellement ou totalement effacées pour être remplacées par celles de films muets de famille des années 40, de comédies des années 20, de reconstitutions historiques des années 40 ou 50, et n’apparaît que vers la seconde partie (activités sur le bateau).