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Laboratory Aim Density – L.A.D. 1&2

Projections

La sélection LAD 2021 regroupe une vingtaine de films contemporains faits sur support argentique suite à un appel lancé auprès d’un réseau international de laboratoires cinématographiques gérés par des cinéastes et des artistes nommé filmlabs.org.

Ce réseau international est composé d’une soixantaine de laboratoires très disparates d’un point de vue technique: de la simple chambre noire où l’on développe à la main de manière artisanale, à des équipements complets et pointus. Ces structures se rassemblent sur une démarche et des valeurs communes : la mise en commun d’outils de production, l’intégration des manipulations techniques dans les processus de création, l’échange de savoir, l’entraide, la revendication d’une création libre, détachée des conventions et en marge d’un système économique dominant.

L’appel à films lancé par Mire pour cette quatrième édition de Prisme a été un vrai succès. Deux fois plus de films ont été soumis à la sélection que lors des précédentes éditions. Qu’il est réconfortant de voir que la création sur support photochimique ne cède pas à la morosité environnante ! Cette production internationale s’affirme toujours autant féminine que masculine et témoigne de la vitalité du réseau des laboratoires de développement DIY.

Œuvres à la lisière de l’expérimental et du documentaire, portraits hauts en couleur de personnages atypiques, symphonies urbaines, échappées bucoliques, ritournelles entêtantes, explorations de mémoires et archives familiales et/ou personnelles.

Et toujours ce medium argentique que l’on scrute dans ces plus infimes détails.
Trois séances de L.A.D. sont désormais nécessaires pour arpenter la richesse de la production actuelle.

 

L.A.D.1

 

For all audiences de Josh Weissbach
2018 / 35mm vers 16mm/ 3’

La bande-annonce d’une expérimentation en recherche de sens dans un montage sur de la bande de film en proie aux moisissures. Les détritus de l’industrie du cinéma nagent dans la matière organique. L’émulsion et ses craquelures,ses effritements et ses décolorations.

 

Everybody dies de Anderson Matthew
2020 / S8 vers 35mm / 8’

Le temps, l’espace et le corps se replient sur eux-mêmes dans Everybody Dies. Ce film est un voyage poétique dans le désert, c’est une réflexion sur le caractère étrange de l’existence et la nature de la mort comme quelque chose à ne pas craindre, mais à embrasser comme faisant partie d’une expérience humaine intime et universelle.

 

Vanités de Laurent Reyes
2020 / 16mm / 5’

“Mes vanités sont des chimères, des formes vivantes hybrides constituant notre monde abimé actuel dans lequel nous sommes tous embarqués. Les végétaux, les animaux humains et non humains, les champignons, les lichens et toutes les autres formes de vie que nous ne connaissons pas encore sont liés ensemble dans un destin commun.”

 

Cleaning de Milica Jovcic
2020 / S8 vers DCP / 6’

Ce travail se concentre sur l’exploration des possibilités de « l’écriture féminine » et de la spécificité des expériences féminines. L’accouchement et l’interruption de grossesse ne sont que quelques-unes des nombreuses expériences qui sont traditionnellement représentées et marginalisées dans le contexte social et politique en raison de la prédominance des récits établis.

 

Cactos de Leonor Guerra
2019 / 16mm /9’

L’observation des cactus était une activité récente. Sa curiosité avait été éveillée par la beauté aride de ces plantes, pleines de défenses serties dans leurs tiges. Peu après, elle avait découvert que la nuit est propice à leur floraison, aidée par des chauves-souris, papillons nocturnes et autres animaux lunaires. Filmé dans un jardin à Oaxaca, ce film-jardin traversé par les détails fugaces des formes végétales, par des jeux de caméra et des ralentis, compose par fragments une vision qui lance un regard à la fois proche et intime sur les éléments botaniques.

 

Ecorces de Maude Gallon
2020 / S8 / 5’

Peinture à l’encre de chine puis grattage sur pellicule. Travail sur le squelette et la cicatrice. Montage fait directement avec la pellicule. “La cicatrice représente un reste, une marque qui fait écho à la séparation… La cicatrice fait le lien entre l’extérieur et l’intérieur du corps, entre le passé et le présent, entre le moi et l’autre, mais elle n’est pas réparable. Elle reste comme un souvenir ou plutôt comme le rappel d’un souvenir douloureux.”

 

Re:exposure de Vicky Smith
2021 / 16mm / 7’

Le film est une réflexion sur l’exposition de la peau au soleil et du film à la lumière ainsi qu’une réflexion sur les facteurs environnementaux, écologiques, sociaux et héréditaires qui influent sur le vieillissement. Les textures de la peau filmées en très gros plan apparaissent en rafales d’images accompagnées de sons percussifs qui créent un rythme rapide..

 

Kitikaka de Florian Maricourt et Calypso Debrot
2021 / 16 mm / 15’

Mimmo Ippolito ne se coupe pas les ongles, il a trop à penser.
Depuis son trullo, une maison ronde au toit pointu, il peint, il dessine, il chante et écrit des histoires. Son monde est fait de broussailles et de figuiers de barbaries. Le temps ne le concerne pas. Mimmo est le gardien des chevaux du Cosmos.

 

L.A.D.2

 

Época es poca cosa d’Ignacio Tamarit et Tomás Maglione
2021 / S8 vers 16 mm / 2’

Les objets urbains ont hérité d’un potentiel animé. Ces éléments, déconnectés les uns des autres sont liés par le mouvement de la caméra, qui glisse dans la ville à la recherche de sa forme définitive.

 

 

In and out a window de Richard Tuohy et Dianna Barrie
2021 / 16 mm / 3’

Notre fenêtre, depuis l’intérieur comme de l’extérieur.

 

 

 

 

Song of the shirt de Kerstin Schroedinger
2021 / 16 mm / 2’

Quatre courts métrages 16 mm : chaque morceau est accompagné d’une piste d’images constituée de film noir percé à la machine à coudre. Les chansons sont sans titres ni génériques, au mieux des interventions. L’équipe de tournage forme une chorale et chante de courtes pièces, accompagnées d’expérimentations musicales du projet ZONKEY comme un choeur et comme un film dont la surface est percée. Les chansons apparaissent comme une intervention, comme une perturbation ou une interruption.

 

Constant agitation, Christopher Gorski
2021 / 16 mm / 14’

Un film sans caméra, un assemblage d’images et de souvenirs.

 

 

 

Englouties de Simon Guiochet
2020 / 16mm / 14’

Englouties est une plongée sous la surface, une descente au fond de ce puits mystérieux, situé au cœur des bassins de Saint-Malo.
Le film nous emmène dans ce monde fantasmagorique, dans les plis de la ville, au fond des marées basses. Un homme marche, traverse des paysages, et explore la surface de la pellicule. Il s’immerge dans une exploration d’images, nageant vers des profondeurs inquiétantes, pour finalement revenir à la surface. Un voyage halluciné dans des couches d’images qui deviennent des paysages mentaux.

 

The bearers of memories de Miglė Križinauskaitė-Bernotienė;
2020 / 16mm vers DCP /13’

Avec chaque moment – un souvenir de plus. Mais la mémoire devient parfois aveugle et ce qui reste devient flou.

 

 

A return de James Edmonds
2018 / 16mm / 6’

Une série de contrastes rapides, une synthèse d’expérience élémentaires et quotidiennes.
Les structures se déplacent et s’entremêlent, deux mondes ne font qu’un.

 

 

Frankston de Patrick Tarrant
2020 /16 mm vers DCP 21’

Frankston est une étude de l’endroit où a grandi l’artiste, un satellite de Melbourne avec des logements au prix abordable, des bandes de nature et des vues sur la plage. Le caractère indéniablement banal des opportunités et festivités offertes par Frankston, et l’ambivalence que l’on peut ressentir en y retournant, font néanmoins naître une nouvelle esthétique : la symphonie suburbaine. Ici, la symphonie est rendue dans des teintes et des luminescences étranges comme si elle affirmait la représentation de Robin Boyd de « la laideur australienne » en 1960, où il affirme que « le goût est devenu si terne et insensible que tout ce qui peut surprendre des rétines blasées est considéré comme réussi. »