Le Laboratory Aim Density* de Prisme #6 est une programmation de trois séances de films tournés récemment en super 8, 16 ou 35 mm.
Notre appel à films reçoit chaque année de plus en plus de films, cette année près de 300 ! Nous en avons sélectionné 18 (Ukraine, Pologne, Allemagne, Autriche, Canada, États-Unis, Australie, Argentine, Bolivie, Angleterre, République Tchèque), et, comme il nous tient particulièrement à cœur, la très grande majorité sera projetée en argentique.
Le L.A.D. de cette année explore des temporalités autres que la nôtre trop humaine, celles animales et végétales, séculaires, qui supplantent nos dates et nos allures par leur endurance et leur discrétion. Quand une espèce disparue ne semble plus qu’appartenir au passé, elle brille encore dans le repli de nos mémoires. Ainsi cette nature, malmenée par notre quotidien planifié et nos habitats bétonnés, fleurit de toute part, malgré tout, au-dehors et au-dedans de nous. Son rythme est une profonde respiration qui ne connaît pas de fin. Cet éternel retour, que tente de décortiquer une science qui ne peut rien sans poésie, nous est offert par ces films qui, eux, peuvent tout avec poésie.
*la « L.A.D » ou Laboratory Aim Density est une bande de film étalon standard de Kodak– représentant des niveaux de densité noir et de blanc, des couleurs et un visage (traditionnellement celui d’une femme) – permettant de contrôler le tirage de copies.
PROGRAMME L.A.D. 1 :
Light and Land de Kyath Battie
CA / 2023 / 16mm vers DCP / 7’10
« Les topographies contrastées de Light and Land viennent déstabiliser les visions familières des paysages canadiens afin que les spécificités de chaque scène soit comprises en des termes plus complexes. Flottant quelque part entre le fantastique et le réalisme, ce film documentaire futuriste souligne les phénomènes atmosphérique au sein d’une mystérieuse incongruité environnementale. »
Water, clock de Zach Parrinella
USA / Black Hole Collective / 2021 / 16mm / 8’23 »
« Water, clock est une interprétation de la vélocité de notre monde moderne. À travers la superposition d’images, de sons et de textes, le film explore à quelle vitesse la société humaine se meut depuis plus d’un siècle. L’industrie, la construction et le « progrès » de l’espèce humaine à l’assaut de frontières d’innovations sans cesse actualisées ne s’arrêtent jamais. Au moins, à minima, nous pouvons toujours scruter la beauté contenue dans l’absurdité du mouvement perpétuel qui nous entoure. »
Aries de Elian Mikkola
CA / 2020 / 16mm / 3’20
« Un unique plan de fenêtre ; un portail vers l’ailleurs. Tandis que la nature cyclique du temps se met à apparaître, une nouvelle décennie commence. »
The West Pole de Olya Korsun
NL / 2022 / 16mm vers DCP / 34’04 »
« Une protagoniste anonyme voyage, sans carte, à travers ce paysage semé de rencontres fortuites et d’étranges créatures. Chaque jour accroît sa perplexité – ombres de dinosaure et dunes chantantes, touristes à la chasse aux vers et vents féroces courbant le métal. Elle disparaît, laissant derrière elle une boîte de films 16mm arrangés de sorte à reconstruire cette odyssée hypnotisante et quelque peu futile. »
Hula de Amy Halpern, musique composée et jouée par Henry Franklin
USA / 2022 / 16mm / 6′
« Une partition de musique abstraite, et autre chose de très évident. » — A.H.