Cinéma et procédés alternatifs

Projection - Mire X PUI

Dans le cadre du WAVE – Biennale des arts visuels, les PUI (Pratiques et Usages de l’Image) invitent Mire à la Maison des Arts de Saint-Herblain pour une projection de films expérimentaux en 16mm !

Pour clore cette journée #55 des PUI intitulée La Photographie autrement, procédés alternatifs, l’équipe de Mire a choisi de concocter un programme composé exclusivement de films réalisés en collaboration avec le vivant. Développés avec des plantes, exposé à la lueur des lucioles, film enterrés, déterrés.. ces oeuvres révèlent un pan du cinéma expérimental qui tend vers des pratiques écologiques et délègue à la nature un rôle créateur.

comme un avant-goût de PRISME #6…..

PROGRAMME : 

Kartoffel de Dagie Brundhert
vidéo / sonore / 3′

Un sac plein de patates. Découpez-les, taillez des lettres, imprimez puis pressez le jus. Ajoutez de la poudre de vitamine C et des cristaux de soude. Développez une pellicule de TriX Super 8 et le résultat est un négatif au noir et blanc très dense et croustillant.

 

Rhus Typhina de Georgy Bagdasarov et Alexandra Moralesova
2014 / 16 mm / sonore / 2’44
« Extrait d’une série d’expériences sur les révélateurs naturels (biologiques) réalisées par le duo labodoble. La structure du film est fondée sur la formule chimique du révélateur basé sur Rhus typhina. Le protagoniste central est une espèce de plante de la famille des Anacardiaceae dont les feuilles et les baies sont mélangées avec du tabac et d’autres herbes et fumées par certaines tribus amérindiennes. Nous avons essayé d’appliquer les propriétés de Rhus typhina en photochimie. Le film rend compte des recherches, des expériences, de la cueillette et de la préparation du révélateur dans lequel le négatif sera finalement développé. La structure non linéaire de la formule chimique, de même que la non linéarité du processus se retrouvent dans l’ordre des images. Aucune post-production à l’exception du son. Tout le travail de montage a été fait in camera avant le développement. »

La dernière vague de Katherine Bauer et Loïc Verdillon
2020/ 16 mm / sonore / 7’00

Film à l’infusion marine. Développé avec des algues du lieu de filmage en Bretagne et des cendres de la pizzeria d’à côté. Les formes de vie marines s’agglutinent et révèlent avec la marée un rouge brillant et fondamental.

Mothlight de Stan Brakhage
1963 / 16 mm / silencieux / 4’00

« Ce qu’un papillon de nuit pourrait voir de sa naissance à sa mort si le noir était blanc et le blanc noir. »

 

 

Photuris de Peter Miller
2013-2014 / 16 mm / silencieux / 6’10
« Un film 16mm en trois parties. Une ficelle est enfilée dans un tube noir, puis est ensuite remplacée par de la pellicule. La nuit arrive dans les bois, apportant avec elle différents points de lumière. Les lucioles marquent leur passage le long de la pellicule, laissant derrière elles une effervescence de couleurs et de formes. »

 

The Mulch Spider’s Dream de Karel Doing
2018 / 16mm / sonore / 14’01
« À quoi peut bien ressembler la vie d’une araignée ? Une créature vivant dans le même environnement que nous, mais dont l’expérience est radicalement différente de la nôtre. Le film essaie de rendre compte d’un monde non-humain à travers la forme, la couleur et le rythme. Les images simili-abstraites sont réalisées au moyen de substances actives végétales qui interagissent directement avec l’émulsion photographique, un type d’image que j’ai baptisé « phytogramme. »

Parties visible et invisible d’un ensemble sous tension d’Emmanuel Lefrant
2009 / 16 mm / sonore / 7’00

« Afrique, 2003 : mécanismes de la mémoire et du souvenir.

J’ai filmé un paysage de brousse, et enterré simultanément un ruban de film à l’endroit même où ce plan a été filmé: l’émulsion, victime de l’érosion, est ainsi sujette à une dégradation biochimique. Le résultat de ce processus naturel de dégradation est ainsi conservé sur la pellicule dans son état de dissolution. Ces deux images, et leurs versions négatives, sont ensuite entremêlées au moyen des techniques de bi-pack et de surimpression.

Ces paysages en fusion, c’est la logique d’un monde qui se révèle. Un monde bipolaire, où l’invisible prend corps en même temps que le visible, où l’un se dissout dans l’autre et vice versa. »