Une bonne équipée de Mire sera à Berlin pour le symposium « Film In The Present Tense » à Berlin, événement clôturant les 2 années du projet de coopération européenne RE MI.
Ce symposium international rassemblera cinéastes, artistes, programmateurs, techniciens et représentants de musées, laboratoires indépendants et cinémas afin de s’interroger, formuler des idées, possibilités d’action pour garder la pratique du film bien vivante. En plus de six tables rondes thématiques abordant la pratique du film sous des angles différents, tels que celui de la conservation, de la diffusion, ou encore des liens argentique/numérique, il y aura des projections de films et des performances d’« expanded cinema », témoignant de formes dans lesquelles le film argentique existe « au présent ».
À noter que Zero Pixel – performance issue du laboratoire MIRE – est programmée dans la soirée d’expanded cinema !
RE MI is a two-year European cooperation project run by Mire (Nantes/FR), WORM.Filmwerkplaats (Rotterdam/NL) and LaborBerlin (Berlin/DE), focused on the creation, preservation and circulation of technical knowledge of analogue film in order to support its use as a creative medium.
[Film in the Present Tense is the closing event of RE MI]
In spite of claims of its obsolescence, analog film is still alive. It continues to exist as an inimitable artistic medium, put to use in myriad forms around the world. Nonetheless, in the context of our ever-expanding digital landscape, analog film faces new challenges that have forced it into a process of deep transformation. What steps do we need to take to guarantee that analog film will remain as a living-breathing medium? What are the alternatives to the idea of film as an obsolete, historical object? What new forms will film take and what will that mean for the culture that surrounds it? How do we keep analog film in the Now?
« Unwritten Page est un film 16 mm fait pour une composition par Antoine Beuger. On m’a demandé de choisir une pièce de musique contemporaine qui serait jouée live par un petit ensemble, (Q-O2 à Bruxelles) et de faire un film ‘circonstantiel’ en accompagnement. Cela pour faire partie du programme d’une soirée appelée ‘Muziek in Beeld’, musique en image. Au départ il m’était difficile de comprendre pourquoi on pourrait vouloir ajouter de l’image en mouvement à une pièce de musique existante. La seule réponse à ma question fut « pourquoi pas? ». A cette époque j’étais intéressée par le fait de faire de l’image en mouvement sans lest. J’essayais de filtrer les besoins basiques pour obtenir un ‘film’ et n’ai rien gardé d’autre qu’un écran, de la lumière projetée et du temps comme éléments nécessaires pour faire bouger une image.
En écoutant « Unwritten page » d’Antoine Beuger, j’ai trouvé un compagnon. J’étais surprise d’entendre ces tonalités simples et minimales de violon apparaître et disparaître, avec leur présence prudente à n’être remarquées que dans les changements de détail et dans les espaces de silence entre elles. » – EvR
« People ascending into darkness »
“Without doubt, the sickest joke I’ve ever seen on film.” (Hollis Frampton)
Le film de 12 minutes de Standish Lawder, intitulé Necrology (1969-70), constitue l’un des temps forts du cinéma expérimental américain et propose une description magistrale de l’anonymat de l’après-guerre. C’est aussi un document marquant, un paradoxe visuel et un traité philosophique sur la représentation des êtres humains. […] Il s’agit d’un seul plan, réalisé par une caméra fixe, de voyageurs descendant l’un des quatre escalators qui reliaient à l’époque le Pan Am Building […] à la gare new-yorkaise de Grand Central. Lawder chargea son film 16 mm à l’envers, puis filma avec un très léger accéléré. À la projection, l’activité banale consistant à descendre un escalator pour aller prendre son train et rentrer chez soi se métamorphose en une ascension méditative et quasi métaphysique vers un ‹ lieu plus élevé › non spécifié. »
David Campany, Anonymes. L’Amérique sans nom : photographie et cinéma, catalogue de l’exposition présentée au BAL du 18 septembre au 19 décembre 2010, Steidl & Le BAL, 2010.
« Il y a quelques années j’ai commencé à collecter des images avec l’idée de rendre hommage aux techniques en lente disparition du film argentique. Une série de ces enregistrements constitue ‘Gradual Speed’ un travail sur et pour le film 16 mm noir et blanc en tant que matière et en même temps en tant que métaphore pour tout ce que l’on ne peut pas saisir. » – EvR
Un film de « found-footage » entièrement fait à partir d’amorce de projection, normalement utilisée pour donner des signaux au projectionniste (décompte/départ image, son, etc). Le film a été tiré à la main avec une tireuse contact de fabrication artisanale. Il a été rembobiné et réimpressionné plusieurs fois, créant de complexes textures d’images et de sons. Le film explore les décalages de la copie positive et négative d’une même boucle. Etant donné que la lumière de la tireuse couvre aussi la piste son, image et son subissent des transformations identiques.
Poursuivant son observation du médium lui-même, Colorfilm est une oeuvre que Lawder a faite en essayant de faire un film minimaliste, de « pure couleur ». Lawder a assemblé des bandes d’amorce de films colorées en blanc, jaune, bleu, rouge, vert etc. et en passant le film dans un projecteur a trouvé le résultat plutôt ennuyeux. Pendant qu’il passait le film cependant, il a remarqué combien les bandes colorées étaient belles lors de leur défilement dans le projecteur. Alors, il a tourné la caméra vers le projecteur et a filmé le passage le magnifique déroulement du film coloré à travers les rouages du projecteur ». ” – Noel Black, Colorado Springs Independent. Musique par The Mothers of Invention.
Les chemins physiques de la lumière furent tracés pour la première fois par Ibn Al-Haytham, né en Iraq il y a mille ans. Dès que son Livre d’Optique s’ouvrit, l' »oeil émanant la lumière » se ferma. Thomas Young a d’abord vu l’énergie des particules de lumière se comportant comme des vagues. Son expérience du « dispositif à double fente » révéla que l’interférence de deux faisceaux de lumière produit un motif de clair obscur. Cecilia Payne-Gaposchkin établit que l’hydrogène est le constituant dominant des étoiles et, en conséquence, l’élement le plus abondant dans l’univers. En regardant l’hydogène fusionner dans l’hélium elle vit de la lumière s’échapper. Etant donné que la substance de la lumière demeure invisible, il est juste de dire que la lumière flotte librement dans un quantum imperméable et mesurable: des vecteurs d’énergie électromagnétique, se mélangeant et se scindant perpétuellement, matière se mélangeant et se scindant dans d’innombrables combinaisons composites.
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