Séance Mire au Festival Reflets du cinéma Japonais

À l’invitation d’Atmosphères 53, Mire propose une séance de 20cinéma expérimentale à Laval dans le cadre du festival Reflets du cinéma japonais qui se tiendra du 17 au 31 mars 2015 en Mayenne.

 

Le cinéma expérimental japonais est né après la seconde guerre mondiale, sous fond de renaissance post atomique, de performances de butō et de films violents à caractère politique. Comme le mouvement des actionnistes viennois, les films japonais jouent sur un effet de sensationnalisme débordant. La publication au Japon dans les années 60 du texte du new-yorkais Jonas Mekas « Towards a Spontaneous Cinema »1 ouvre une nouvelle approche plus personnelle du cinéma.

Dans un contexte de foisonnement artistique, culturel et sociétal, les cinéastes expérimentaux japonais des années 60, de la même façon que leurs confrères des pays industrialisés, cherchent à se démarquer du modèle dominant de l’industrie cinématographique nationale.

Aujourd’hui, le cinéma expérimental japonais a sa place sur la scène internationale avec différents courants et écoles. Par rapport à leurs pères fondateurs – dans la réaction immédiate au traumatisme -, les cinéastes contemporains ont eu le temps de laisser remonter les souvenirs, de mettre une distance entre un passé déchirant et une expérience quotidienne en s’attachant à observer le temps et les cycles de la vie.

Cette idée de distance s’apparente au concept du « ma », que l’on retrouve dans de nombreux arts. Il s’agit d’un intervalle existant naturellement entre deux objets ou entre deux actions (objets placés l’un à la suite de l’autre, actions se déroulant l’une à la suite de l’autre) l’espace entre, le vide qui contre balance le plein.
Ce sont ces intervalles que ce programme propose d’explorer, à travers 6 films des années 70 à nos jours.

1_ Vers un Cinéma Spontané // Towards a Spontaneous Cinema; Sight and Sound vol28. N° 3-4 1959.

En présence de  Miles McKane

Yoru no okite3THE RULES OF DREAMS de Naoyuki TSUJI 
1995 / 16 mm / coul / son / 6′ 00 /
J’ai décrit un esprit à la dérive après la mort. Ce film est un tour de magie à partir d’un dessin au charbon de bois. Procédé d’animation classique.

 

 CATOPTRIC LIGHTCATOPTRIC LIGHT de Maki SATAKE 
2007 / Fichier numérique / coul / son / 4′ 00 /
Un film réalisé avec plusieurs photographies faites par mon grand-père qu’il nous a laissé. Il était sûrement de l’autre côté du miroir. J’ai essayé de trouver ce lieu et de récréer le souvenir.

 

Frontier3FRONTIER de JUN MIYAZAKI
2003 / 16 mm / n&b / son / 23′ 00 /
Dans mon enfance, j’ai habité dans un grand ensemble. Même si ça n’a été que pour une courte période, ça brûle encore dans ma conscience. Encore aujourd’hui, je peux filmer selon les angles de ma mémoire. Par le passé, j’ai filmé des grands ensembles sans succès, j’ai seulement achevé récemment. Ça m’a pris 20 ans pour réaliser que je peux les filmer juste comme ils sont. Il y a quelque chose à propos de ces résidences que je ne peux exprimer correctement par des mots. J’ai pointé ma caméra sur leur existence elle-même.

 

LIKE A PASSING TRAIN 2 Kohei ANDOLIKE A PASSING TRAIN 2 de Kohei ANDO
1979 / 16 mm / coul / son / 7′ 00 /
« Dans CENT ANS DE SOLITUDE, Gabriel Garcia Marquez décrit un train si long qu’il lui faut un an pour traverser une gare. Le film se compose de l’image d’un train qui traverse un buisson au fond du jardin d’Ando. Le film a été tourné depuis le même angle fixe pendant six mois, à travers les saisons. » Tony Rayns.
Ce film compile chaque combinaison possible d’un train passant à côté d’une maison, transformant le film dans une métaphore de cinéma.

 

Pilgrimage of TimePILGR IMAGE of TIME de Yo OTA
2008 / 16 mm / coul / son /14’00 /
Un pèlerinage a travers le temps .des images montre les images photographiques des endroits de vrai pèlerinage, des touristes, des pèlerins, des cieux et des nuages flottants ·····, Mont Saint-Michel, Lourdes, Sacre-Coeur à Paris, Saint-Germain-des-Pres, et Notre Dame de Paris ······.

45 7 BROADWAY Tomonari NISHIKAWA

45 7 BROADWAY de Tomonari NISHIKAWA
2013 / 16 mm / coul / son / 5′ 00 /
Un film sur Times Square, les sons et les mouvements de cette célèbre intersection. Le film fut tourné en noir et blanc avec des filtres couleurs (rouge, vert et bleu) puis les prises furent refilmées avec une tireuse optique avec ces mêmes filtres. Les couches des différentes images tournées caméra à l’épaule créent une agitation dans les séquences tandis que les publicités sur les panneaux d’affichage tentent de s’extraire les unes par rapport aux autres.