Projection de 3 films de Jack Smith,
suivie d’une conférence de Vincent Deville,
maître de conférences en cinéma à l’université Paul-Valéry Montpellier 3
et auteur du livre Les formes du montage dans le cinéma d’avant-garde (PUR, 2014).
Une proposition de Mire dans le cadre d’Un Week-End Singulier 4
Leurs apparitions sont comme une foire aux monstres burlesques, une cour des miracles où le seul miracle a pour nom « amour », joyeux bordel qui nous entraîne, pour notre plus grand plaisir régressif, de fictions orientalisantes à deux sous en parties de danse endiablées, au milieu de ruines ou de rives boueuses. Sur fond de couchers de soleil de carte postale, le salut de l’humanité semble reposer sur cette communauté enfin libérée de toute contrainte sociale, au terme d’une joyeuse apocalypse qui défie par l’absurde le tragique de l’existence, dans une série de films païens et paillards en forme de memento mori.
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1963–65, 16mm, col, son, 15’
« Cette séquence «yellow» devait initialement faire partie de Normal Love. Francis Francine, de rose vêtue, mime sa mort dans un champ de roseaux tandis que Tiny Tim, est filmé perché sur la carcasse d’une voiture graffitée, grattant une guitare et non pas son fameux ukelele. … La qualité plastique des couleurs rappelle la richesse et l’étourdissement qui nous saisit avec les collages photographiques de Jack Smith. » yann beauvais
1967,16mm, col, son, 20’
«Le film en trois partie mettait abord en vedette un très beau plan de marijuana, un superbe reine blanche en fleur avec sa couronne montant jusqu’au ciel. Dans la deuxième partie une galerie de créatures, et il n’y a pas d’autre façon de les nommer que de les appeler les créatures de Jack Smith.» Jona Mekas
1950–66,16mm, col, son, 24’
Aussi connu sous le nom de Loathsome Kisses of Bagdad et de Normal Fantasy. Respectable Creatures mêle à des plans extraits de Buzzards Over Bagdad – premier film qu’ait tourné Smith – des scènes du carnaval de Rio, tournées une dizaine d’années plus tard. Le métrage de Buzzards Over Bagdad, que Smith a commencé à faire alors qu’il vivait à Los Angeles en 1955, s’apparente à une reprise de The Arabian Nights avec Maria Montez, principalement dans la scène qui voit une femme du harem verser avec son amant du poison dans le verre de vin du calife.» Jim Hoberman
Photos et copies 16mm restoré avec l’autorisation de Jack Smith Archive et Gladstone Gallery, New York et Bruxelles.