Le film est constitué d’archives Super 8 de la scène punk tournées dans les années 80 à Budapest, d’interviews de ces mêmes (ex-)punks 20 ans plus tard et de quelques vues de la capitale hongroise. C’est finalement un documentaire plus politique que musical. Les intervenants sont en effet partagés entre l’époque révolue de l’URSS où « personne n’était dans le besoin » et où ils s’éclataient dans des groupes (même si certains ont dû affronter le système judiciaire du Parti) et la conversion au capitalisme qui leur a apporté la liberté mais les a complètement déboussolé.
« Constitué d’archives Super 8, d’interviews et de vues de Budapest, le film East Punk Memories s’articule autour de la parole de douze anciens punks. A la fin des années 80, ils exprimaient leur colère contre le régime et attendaient avec espoir le changement du système. Vingt ans plus tard, que sont-ils devenus ? Résurgence du nationalisme, sauvagerie du capitalisme, confusion des visions politiques de la droite et de la gauche, comment vivent-ils la crise actuelle ? »
« Le film parle du punk, de la vie et, bien sûr, de la politique : le punk hongrois était fortement politique, comme ils se battaient contre le régime avec leurs propres moyens. Laisser à l’écart la politique complètement et juste se concentrer sur la musique n’aurait pas été respectueux envers ceux impliqués. ».…
J’ai essayé de montrer toute la gamme des opinions et des souvenirs et pas me concentrer sur un côté, c’est ainsi que je pourrais respecter autant que possible les visions différentes. Ce film parle du pouvoir de parler et entendre des points de vue différents sur une situation. Ce qui est très intéressant est que d’un groupe d’amis dans les années 80, toutes les positions sont maintenant représentées: de gauche à droite et aussi ceux qui ne veulent pas prendre parti ou traiter la politique. C’est un portrait collectif où chaque déclaration est renforcée, développée ou contredite par le suivant. C’est ainsi que j’ai choisi de donner une image authentique de la situation, plutôt qu’un jugement « noir et blanc ». » Entretien avec Lucile Chaufour, par Eraserhead dans RNR66.
En partenariat avec le lieu unique
à venir Doc à LU – Focus sur le cinéma allemand :
26 janvier : Révision de Philip Scheffner
8 février : The Halfmoon Files de Philip Scheffner
19 mars : Material de Thomas Heise