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Briller par son absence

Exposition

L’exposition Briller par son absence réunit des artistes questionnant la persistance des images, l’illusion des mouvements, que ce soit à travers un dispositif sonore, ou bien dans des photographies aux réactions chimiques ou mécaniques laissant apparaître les effets du passage du temps. L’altération de la matière, du support photosensible, la non-fixité de l’image, le fourmillement aléatoire du grain propre au cinéma analogique sont refaçonnés de multiples manières dans ces propositions plastiques. L’expression «briller par son absence» souligne à la fois une absence remarquée et le principe de disparition des composantes du cinéma (projecteur, écran, image en mouvement) pour laisser place à la lumière, la durée, et l’impression.

 

Vernissage le Mercredi 4 décembre (18h30)

Interludes lors du vernissage :

 

19h : Johann Lurf, Cavalcade, 2019 – 35mm – 5’

Johann Lurf est cinéaste, il travaille aussi bien pour le cinéma que pour l’installation, cherchant à révéler dans ses films la complexité des images en mouvement et de la perception. Dans Cavalcade, une roue à eau interagit avec une lumière stroboscopique, en synchronisation avec deux caméras 35 mm enregistrant le paysage en stéréoscopie. L’illusion de l’image en mouvement apparaît dans ce condensé rotatif, tandis que l’illusion de l’immobilité est forcée par la lumière stroboscopique sur les motifs de la roue à aubes.

Cavalcade a reçu la mention spéciale Nouvelles Vagues au Festival International du Film de la Roche-Sur-Yon

 

20h : Luis Macias, The eyes empty and the pupils burning of rage and desire – film performance – 20’

Synopsis
Une exploration de l’émulsion. Sans image. Sans son. Sans description.

à voir également : Performance de L.Macias et A.Costa Monteiro, le samedi 7 décembre – à partir de 19h30 aux Ateliers de Bitche

 

 

 


Artistes invités :

 

Estelle Chaigne – Rennes, France

 

Estelle Chaigne (1982), vit et travaille à Rennes. Dans son travail il est question de perception, d’invisible, d’images mentales, du geste à l’origine de l’image, de la conscience du voir, du hasard et de l’accident. Elle souhaite explorer toutes les couches de l’image et donner du sens et du temps à l’acte photographique ». Elle est membre du collectif des Ateliers du Vent, et travaille régulièrement avec l’association l’Œil d’Oodaaq, images nomades et poétiques.

Avec Mitraille, Estelle Chaigne poursuit ses recherches sur les modes d’apparitions de l’image par le tir d’un fusil de chasse à grenaille criblant d’impacts un plan film placé dans une boîte sténopé. L’œuvre est un travail sur le procédé photographique : l’appareil-photo est la cible, le déclencheur est le plomb, il suffit de bien viser, puis de ne plus bouger. Les images produites, fragiles et criblées de trous, redeviennent uniques et non reproductibles. Les multiples trous faits par la cartouche permettent une diffractation de l’image, les sujets deviennent des spectres, écho à la violence de la technique qui les a produits.

 

Willy Durand – Laval, France

 

Le point de départ de chaque photographie est une diapositive, un négatif (couleur ou N&B), ou encore un film transparent peint. Ces différentes images/supports font, dans un premier temps, l’objet d’une recherche qui est avant tout un travail de décomposition de la pellicule ou des différentes matières utilisées pour composer les films peints, jusqu’à ce qu’apparaissent un «sol» susceptible d’accueillir un «paysage» et/ou un «évènement» singulier. Parfois ce «sol» se suffit à lui-même, d’autres fois il est combiné, superposé, avec d’autres images jusqu’à ce que s’impose une image unique, inattendue.

Depuis le milieu des années 1980, Willy Durand construit pas à pas un ensemble photographique intitulé Mines de sel et d’argent. Deux Cahiers de 10 estampes photographiques (Moments de silence – vestiges et De natura rerum – arbres) sont parues en 2019 aux Éditions Chatoyantes.

 

Karel Doing – Londres, Angleterre

 

Karel Doing est artiste indépendant, cinéaste et chercheur. Son intérêt pour le film expérimental et le cinéma élargi est envisagé à travers le prisme de la modernité et de la postmodernité, ou bien à travers des thèmes sensoriels et environnementaux.
À travers l’étude des processus (phyto) chimiques, l’enregistrement de l’histoire orale et la (ré) utilisation du patrimoine cinématographique, il explore des systèmes de connaissances alternatifs. Dans se ses œuvres, les qualités rythmiques, picturales et performatives du support de film analogique sont mises en avant. Karel Doing a notamment cartographié et interrogé l’expanded cinema en tant que forme de pratique cinématographique immersive ou environnementale parallèlement aux possibilités et aux contradictions de la pensée écologique.

La série Phytography est développée depuis 2014. Elle consiste en un projet de recherche axé sur l’écologie et les médias. La phytographie permet l’interaction entre les propriétés phytochimiques des plantes et l’émulsion photochimique. Cette méthode est appliquée et exposée de différentes manières : sur film, dans des installations et sur papier photo.

* À voir également : The Mulch’s spider dream, film «phytographique» de Karel Doing, vendredi 6 décembre au Cinématographe.

 

 

Silvi Simon – Strasbourg, France

Née en 1970 à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), Silvi Simon vit et travaille à Strasbourg. Elle s’est formée aux arts plastiques à l’université des sciences humaines de Strasbourg, puis au cinéma d’animation à l’école nationale supérieure des arts visuels de La Cambre à Bruxelles. Parallèlement, elle a suivi un certain nombre de formations alternatives pour le traitement de la pellicule cinématographique en laboratoire, notamment aux Ateliers MTK à Grenoble. En 1991, Silvi Simon cofonde le collectif Burstscratch, qui gère un laboratoire cinématographique artisanal à Strasbourg et œuvre pour la création et la diffusion du cinéma expérimental sur pellicule argentique. Dans un premier temps, sa pratique artistique se situe dans le domaine du cinéma élargi. Ces vingt dernières années, ses installations immersives ont été montrées dans de nombreux lieux à travers le monde. Depuis 2013, l’artiste se consacre à un important travail de photographie expérimentale sur le chimigramme.

 

Mariska de Groot – La Haye, Pays-Bas

 

© Jaap Beyleveld

 

Intriguée par les phénomènes et l’histoire du son optique, Mariska de Groot (1982, Pays-Bas) conçoit des instruments et installations analogiques de son et lumière qui explorent ce principe d’un point de vue singulier. Son travail fait souvent référence aux inventions médias du passé, avec lesquelles elle souhaite provoquer des expériences multisensorielles et phénoménologiques par le biais de la lumière, du son, du mouvement et de l’espace.

Dans Hidden Patterns #0.1, un instrument de son optique aux propriétés hypnotiques s’échappe d’un obturateur qui tourne à une vitesse cadencée . Les fréquences audibles sont projetées par la lumière à travers une roue dentée en action. L’interférence entre les deux modèles provoque une fragmentation optique de la perception de la roue. Les motifs de projection sont captés et rendus à la fois audibles.